Quelles sont vos propositions concernant l’offre d’enseignement pour les enfants français vivant à l’étranger ?
Les Lycées Français à l’étranger sont des établissements d’enseignement primaires et secondaires, membres de l’Agence pour l’Enseignement Français à l’Etranger (AEFE).
Ce réseau rassemble au total près de 500 établissements scolaires, implantés dans 137 pays, qui scolarisent plus de 340 000 élèves dont 60 % sont étrangers et 40 % sont français.
Tous sont homologués par le ministère de l’Éducation Nationale, mais une petite partie seulement est en gestion directe de l’AEFE : la plupart d’entre eux, et en particulier tous ceux d’Amérique du Nord, (une cinquantaine d’établissements au total), sont juridiquement des associations ou organisations locales, qui ont passé une convention ou un simple accord de Partenariat avec la France, dans le but de proposer des programmes Français ou compatibles avec les programmes français, en échange d’une aide et d’une ‘labellisation’.
La philosophie de la France Insoumise n’est pas de décliner la nationalité française en fonction de critères de localisation, ou encore moins de couleur, de religion ou autre genre. Les Français doivent avoir les mêmes devoirs, mais aussi les mêmes droits, où qu’ils se trouvent.
De manière réaliste, il n’est pas possible d’envisager de proposer aux Français ou qu’ils se trouvent dans le monde la garantie de la gratuité de l’enseignement, dans des établissements qui par ailleurs -quelles que soient leurs qualités pédagogiques et professionnelles- sont fondamentalement économiquement indépendants et doivent équilibrer leurs comptes en payant les enseignants essentiellement avec les frais de scolarité qu’ils perçoivent, complétés le cas échéant par quelques subventions.
Néanmoins, il ne nous parait pas juste que les élèves français à l’étranger étudiant dans des établissements habilités par notre pays, dont les parents sont en général français et issus du système politique, économique et scolaire français, ne disposent pas de plus d’avantages sur les frais de scolarité (hormis le système de bourses) que les élèves d’autres nationalités qui y étudient.
Comptez-vous œuvrer au maintien et à l’amélioration du dispositif d’aide financière à la scolarité ?
Nous sommes, dans le principe, en faveur d’un accroissement des subventions accordées par la France à ces établissements, visant à prendre en charge spécifiquement une partie importante du montant des frais de scolarité actuels des élèves français à l’étranger qui y étudient – subvention qui pourrait permettre d’atteindre une diminution de l’ordre de 50 % du montant des frais de scolarité.
Ce principe devra cependant être analysé au regard de l’impact fiscal, les frais de scolarité des Français résident à l’étranger étant rémunérés et imposés à l’étranger étant dans de nombreux pays déductibles pour partie des impôts sur le revenu payés localement. Une autre piste de soutien pourrait dès lors être, au-delà des subventions aux établissements, une déduction fiscale de tout ou partie des frais de scolarité pour les élèves français à l’étranger étudiant dans des établissements habilités par notre pays, dont les parents sont rémunérés et imposés en France.
Quelles mesures comptez-vous proposer pour améliorer le service public consulaire compte tenu des contraintes budgétaires ?
La France en général est très en pointe en ce qui concerne l’utilisation des technologies Internet, si on regarde par exemple le nombre et la qualité des sites Internets et du commerce en ligne dans notre pays.
Ceci est encore plus vrai pour notre secteur public, qui a particulièrement bien su prendre le virage de ces nouvelles technologies : regardez par exemple les services en ligne proposés par les municipalités (commande de documents, suivi de dossiers, consultations d’informations), ou encore les services fiscaux ou sociaux qui proposent tous des ‘comptes’ permettant de consulter en toute sécurité sa situation, des dossiers en cours, l’état d’avancement de ses demandes, ses paiements ou remboursements, etc. …, ou encore l’informatisation des données et des échanges dans le domaine de la santé (SesamVitale, Dossier Electronique du Patient, etc. …)
Depuis quelques mois, il est même possible de consulter dès l’âge de 58 ou 60 ans son futur dossier de retraite en ligne et en détail !
Ayant travaillé pendant plusieurs années dans les technologies de l’information dans le secteur de la Santé Social, je peux vous assurer que je connais très bien ce sujet.
Il est à mon sens primordial que les Services Consulaires, sous l’autorité du Ministère des Affaires Etrangères, accélèrent tout particulièrement ce mouvement.
La dispersion géographique des Français à l’étranger, la nécessité d’échanges électroniques d’informations en ‘back office’ avec les autres Systèmes d’Information publics français, le coût et le délai des transports et des communications par courrier ‘papier’ sont autant d’arguments pour investir massivement dans cette direction.
Le consulat de demain sera une véritable agence en ligne, même si la présence de permanences restera justifiée mais à mon sens exclusivement pour la récupération de documents d’identité ou autres opérations exigeant une vérification physique du demandeur.
Quelles sont vos propositions concernant l’accueil et la valorisation de l’expérience des Français expatriés rentrant s’installer en France ?
L’ensemble de nos propositions s’inscrivent dans le cadre du programme l’Avenir en Commun, que nous avons construit avec Jean-Luc Mélenchon pendant plus d’un an.
Ce programme repose en particulier sur l’idée qu’il n’y a pas plusieurs catégories de Français, ceux qui sont d’une religion, ceux qui sont d’une autre ou ceux qui n’en ont pas, ou encore ceux qui sont d’un genre et ceux d’un autre, ou encore ceux qui vivent en France et ceux qui vivent à l’Etranger. Nous sommes unis par notre adhésion à notre devise de Liberté, Egalité, Fraternité, qui s’impose à tous nos concitoyens de la même manière.
Cette adhésion à la communauté nationale donne des droits qui sont les mêmes pour tous : nous voulons que les Français établis hors de France puissent avoir des droits pour la santé de leurs familles et pour l’éducation de leurs enfants, aussi proches que possibles de ceux qu’ils auraient sur le territoire national, aux contraintes près évidemment de leurs situations géographiques.
Dans cette même logique, les Français qui rentrent en France doivent aussitôt retrouver les mêmes droits, dans leur plénitude, que ceux de nos concitoyens qui y résident en permanence.
Ceci doit être vrai en matière de Santé : nous voulons faire en sorte que les citoyens français qui reviennent de l’étranger puissent être immédiatement protégés des maladies et des accidents de la vie, dès leur retour, alors qu’aujourd’hui les démarches peuvent prendre plusieurs mois. Nous proposons donc leur inscription immédiate, sans délai de carence et sans condition de résidence, à la sécurité sociale ou à la PUMA (Protection Universelle Maladie, ex-CMU).
En matière d’Éducation, les mesures que nous préconisons pour favoriser la scolarité des Français à l’étranger dans les établissements membres de l’AEFE facilitent évidemment largement la continuité de la scolarité de ces élèves Français, lors du retour en France.
Si vous êtes élue, comment comptez-vous garder un contact avec la circonscription ?
La première circonscription des Français hors de France représente 260,000 électeurs répartis sur un territoire grand comme 40 fois la France. Cette population est très concentrée dans quelques grandes villes, notamment Montréal (60,000 électeurs), New York, San Francisco et Miami.
Être député de la 1ère circonscription c’est pour moi un engagement spécifique vis-à-vis de cet électorat, qui est à la fois soudé par ses valeurs, et en même temps très éclaté géographiquement. Je considère qu’il est de ma responsabilité de participer activement à l’animation de cette communauté, notamment en utilisant les technologies numériques qui sont ma spécialité, mais également en y assurant une présence physique aussi forte que possible.
Pour rester connecté systématiquement avec les réalités de la circonscription nous allons rapidement mettre en œuvre des technologies numériques, des plateformes collaboratives afin de développer la citoyenneté participative et investir et promouvoir les valeurs de notre République ainsi que la francophonie.
Lorsque je serai élue je partagerai mon temps entre la France et l’Amérique du Nord, et j’assurerai une présence permanente ici grâce à une représentation dans deux ou trois des principales métropoles.
Lors de chacun de mes séjours en France, cette permanence me permettra de garder un contact ‘physique’ dans les principales villes de la circonscription; j’assurerai un contact quotidien avec ces permanences depuis Paris ; ceci garantira une présence physique et une écoute permanente de nos concitoyens.
Pour finir, quelle est la mesure principale pour les Français de la circonscription que vous comptez défendre à l’assemblée ?
Tout choix étant un renoncement … Je crois que je mettrai prioritairement l’accent sur le soutien des établissements Français à l’étranger, avec les mesures financières toutes particulières que j’ai mentionnées plus haut.
Ces établissements proposent un enseignement de qualité, et constituent un ‘fer de lance’ de la promotion de la culture Française dans le monde, qui est probablement notre bien spécifique le plus précieux.
Ayant des enfants qui fréquentent un de ces établissements -le Lycée Claudel d’Ottawa, je suis quotidiennement témoin de l’extraordinaire vecteur de communication culturel que sont ces établissements, où se côtoient des élèves de dizaines de nationalités, canadiens, américains, français, étrangers (notamment enfants de diplomates).
Notre pays a longtemps été le seul à proposer un tel réseau, et -même si d’autres nous imitent-, l’AEFE reste la première organisation mondiale dans cette catégorie.
Il mérite, tant pour nos enfants que pour le soutien qu’il apporte au rayonnement de notre culture, une attention toute particulière, et j’en ferai ma toute première priorité.
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